Edith Piaf – ein Hinweis auf ihre Spiritualität. Jetzt ist sie kirchlich “rehabilitiert”.
Anlässlich ihres 100. Geburtstages am 19. Dezember 2015 veröffentlichen wir noch einmal unseren Beitrag anläßlich ihres 50. Todestages am 10. Oktober 2013.
Von Christian Modehn
(Siehe auch das in der Zeitschrift LA VIE (Paris) (10.10.2023) publizierte Interview über die Spiritualität Edith Piafs (siehe unten).
1.
Das Leben der Edith Piaf erscheint zerrissen und widersprüchlich, verloren in der Sucht, voller Begehren und Suchen nach Anerkennung und Liebe. In dieser Spannung entstanden ihre Lieder. Singen war sozusagen ihr Lebenselixier. Und – sicher – ihr Gottesdienst! Der hatte eine Botschaft: Die LIEBE.
2.
Als sie verstorben war, weigerte sich die Kirche, Edith Piaf kirchlich zu bestatten; sie galt als öffentliche Sünderin, wie damals die Papst-Zeitung “Osservatore Romano” schrieb. Denn sie führte eine “vie tumulteuse”, wie man sagte, also ein tobendes, lärmendes, also ein wenig kirchlich-“seriöses” Leben. Zudem kam eine kirchliche Bestattung nicht in Frage, weil sie doch als Geschiedene noch einmal geheiratet hatte. Mit dem immer noch ungelösten römischen Problem der “Wiederverheiratet Geschiedenen” hatte also “la Mome”, wie man sie liebevoll nannte, also die Göre, Edith Piaf, schon zu tun.
3.
Edith Piaf wurde in der katholischen Gemeinde Saint Jean Baptiste im populären Pariser Bezirk Belleville (19. Arrondissement) getauft. Heute besinnt sich die Gemeinde auf ihr prominentes Gemeindemitglied und veranstaltet zu Ehren von Edith Piaf – zusammen mit anderen kulturellen Associations (auch Pfarreien sind in Frankreich rechtlich gesehen “Vereine”!) ein großes Spektakel vor der Kirche, sogar ein Bischof kam 2013, um für Edith Piaf eine Totenmesse, ein Requiem, zu feiern. Und man organisierte eine Art Prozession zum Friedhof “Père Lachaise”. Zu einem Bericht in der Tageszeitung La Croix 2013 klicken Sie hier.
4.
Man stelle sich einmal vor, die Kirche hätte sich schon zu Lebzeiten etwas freundlicher zu Edith Piaf verhalten, ihre Lieder geschätzt. Die Kirche hätte entdeckt, wie viel Spiritualität eine so genannte “weltliche Sängerin” bezeugen und “verbreiten” kann. So aber zeigte sie sich dogmatisch verbissen, stur und zu borniert…, um Piafs Chansons, diese Poesie der Liebe, zu schätzen. Die Kirche ignorierte, dass Edith Piaf eine Spiritualität in ihren Chansons verbreitete, die wirklich die Menschen, Tausende, begeisterte. Sehr viel mehr als die traditionellen Songs in einer Kirche, die ihre Messen in lateinischer Sprache las.
5.
Unbekannt – zumindest in Deutschland – ist Edith Piafs tiefe Verbundenheit mit einer volkstümlichen Form des katholischen Glaubens, vor allem ihre Verehrung der Jungfrau Maria sowie der hl. Bernadette Soubirous (dem sogen. Seherkind in Lourdes) und der heiligen Theresia von Lisieux. Nach Lourdes und Lisieux unternahm Edith Piaf (diskret) regelmäßig Wallfahrten. Wer sie verstehen will, sollte auch diese – für aufgeklärte Geister – merkwürdige Form der Spiritualität kennen…Aber sie lebte eine selbstverständlich zu respektierende, individuelle Spiritualität!
Viele weitere Details bietet das Buch von Hugues Vassal, „Dans les pas de Edith Piaf“, im Verlag “Les Trois Orangers”. Vassal hat 7 Jahre als Fotograph in ständiger Verbundenheit mit Edith Piaf gelebt. Er kennt ihre Spiritualität aus unmittelbarem Erleben und berichtet, wie die Sängerin tägliche Gebetszeiten hatte, wie sie oft auf Knien das Abendgebet sprach. Vasal nennt Piaf „sehr gläubig“, aber auch naiv, vielleicht von kindlicher Schlichtheit. Nach dem Tod von Marcel Cerdan, einem ihrer Geliebten, wandte sie sich auch – kurzfristig – esoterischen Geheimlehren zu, in der Hoffnung, auf diese Weise mit dem Verstorbenen wieder in Kontakt zu kommen. So zeigt sich, wie eine traditionell Fromme sich doch aus “auswählend” anderen Lehren zuwendet. Die heute viel besprochene “Mischreligion” in EINER Person gab es schon vor etlichen Jahren…
Ihr religiöses Interesse ist sicher fundiert in der eigenen “Heilungserfahrung”, die sie als Kind in Lisieux erlebte: Sie wurde dort von der Blindheit befreit. Ihre Großmutter, eine “Puffmutter” in der Normandie, hatte sie an nach Lisieux begleitet! Vasal berichtet weiter, dass Edith Piaf auch großes Interesse an den Arbeiten des Jesuiten und Naturforschers Teilhard de Chardin hatte. Als Anthropologe hatte er versucht, die klassischen Kirchenlehren mit den Konzepten der Evolution zu versöhnen (und war dabei auf den erbitterten Widerstand des Papstes gestoßen).
6.
Edith Piaf, so Vasal, fühlte sich vom christlichen Glauben getragen; er war ihre inspirierende Quelle, auch für ihren Umgang mit dem eigenen Tod: Den sie nicht fürchtete, sondern als „Befreiung zum wahren Leben“ im Himmel deutete. Piafs Spiritualität, so Vasal, war eine des Herzens, des Gemüts, nicht der (analysierenden, kritischen) Vernunft.
In ihrem eher freizügigen Lebensstil war Edith Piaf sicher nicht das Urbild einer Heiligen. Dennoch bezieht sich die katholische Kirche Frankreichs heute deutlicher als früher auf sie. Das kirchliche Fernsehprogramm „Jour du Seigneur“ (Antenne 2) hat jetzt einen Film zum Thema „Edith Piaf und die Spiritualität“ realisiert. Die Autorin des Films, Marie – Christine Gambart, erwähnt, wie ihr bei der Recherche Piaf Fans erklärten: Piafs Musik sei für sie wie eine Messe; ein Pfarrer lobte die spirituelle Aura dieser beliebten Sängerin.
Vielleicht wäre es einmal ein Thema: Man sollte einmal ihre Lieder spirituell untersuchen, etwa „Mon Dieu“.
Und das „Heiligtum“ der heiligen Thérèse von Lisieux weist jetzt auf seiner Website auf die Pilgerin Edith Piaf hin.
Copyright: Christian Modehn
Noch ein Literaturhinweis:
Auch Jacqueline CARTIER hat ein Buch zum Thema veröffentlicht, „ Édith et Thérèse“. Editions Anne Carrière, 1999, 652 Seiten.
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Pierre Fesquet : « Édith Piaf transcendait toutes ses croix sur scène »
Tout commence le 19 août 1919, lorsqu’Édith Piaf se rend sur la tombe de Thérèse, à Lisieux…
La petite Édith a alors 4 ans et a perdu presque entièrement la vue, suite à une kératite aiguë mal soignée. Sa grand-mère, une femme de foi, chez qui elle vit ( elle tient une maison close) l’emmène sur la tombe de Thérèse de Lisieux pour demander sa guérison. Sur place, Édith dira à Thérèse : « Rends-moi les yeux, j’ai hâte de te voir. » Le 25 août, la petite fille retrouve la vue miraculeusement…. La rencontre d’Édith Piaf avec le Christ, avec la foi, date donc de là. Elle dira d’ailleurs que si avant elle vivait dans les ténèbres, sa maladie lui avait permis de développer son sens artistique, une espèce de troisième sens, une « double vue ». En cela, elle a aussi rendu grâce au Ciel d’avoir eu ce handicap oculaire.
Dès lors, sa relation avec sainte Thérèse ne fera que croître…
Piaf se met de façon absolue sous son patronage et ce lien durera toute sa vie. Elle a sur sa table de nuit et dans ses bagages Histoire d’une âme. Les compagnons et amants qu’elle aura attesteront que, tous les soirs, elle faisait sa prière à genoux au pied de son lit, et qu’elle s’adressait à la sainte.
Piaf a d’ailleurs emmené son grand amour, Marcel Cerdan, à Lisieux où il retrouva la foi et une vie de prière grâce à elle ! Aussi, un jour, alors qu’ils se trouvaient tous les deux aux États-Unis, Piaf a confié Marcel à sainte Thérèse, pour qu’il gagne un match de boxe décisif. Alors qu’elle priait, un des Compagnons de la chanson qui se trouvait à ses côtés lui dit : « Tu as cassé ta bouteille de parfum, ce n’est pas possible ! » Ce à quoi elle répondit : « Mécréant je suis en train de prier, c’est la petite Thérèse qui me répond par cette odeur de rose ! » Ce jour-là, Marcel Cerdan fut sacré champion du monde.
Aussi, Piaf (qui disait de sa robe noire qu’elle était comme le voile noir de Thérèse) avait toujours en coulisse une petite statue de la sainte qui l’accompagnait partout. Et avant d’avoir une croix autour de son cou, elle portait une médaille de Thérèse qu’elle embrassait avant d’entrer en scène. Autre anecdote : à l’âge de 10 ans, année de la canonisation de Thérèse, elle a fait une fugue pour rejoindre Lisieux, à l’autre bout de la France. En voyant Thérèse dans sa châsse, elle a dit : « Ce jour-là, j’ai compris ce qu’était la vraie gloire, ce qui m’a évité par la suite de croire en la mienne. »
Comment définiriez-vous sa spiritualité ?
Elle avait la foi du charbonnier, une foi très populaire et pleine d’abandon. Un jour alors qu’elle était très malade, elle est allée sur scène malgré les remontrances de son père. Ce dernier l’a vue prier dans sa loge et repartir ragaillardie en disant : « Je vais les pêcher comme Thérèse pêche les âmes. » Charles Dumont qui a composé Non, je ne regrette rien, m’a confié qu’à la fin de sa vie, alors qu’elle était percluse de rhumatismes, elle embrassait le sol à chaque concert et faisait un signe de croix avant d’entrer sur scène. L’avant-veille de sa mort, son infirmière l’a vue se mettre à genoux au pied de son lit, avec ces paroles aux lèvres : « Cher petit Jésus… »
Au quotidien, si elle priait beaucoup et aimait se rendre dans les églises, elle ne pratiquait pas toujours. Du début jusqu’à la fin de sa vie, l’Église institution l’a rejetée. D’abord à l’école de Bernay (Eure), où on l’appelait « la fille de la maison du diable » puisqu’elle vivait au sein d’une maison close. À la demande des familles, le curé prit la décision de renvoyer Édith, pourtant si heureuse d’avoir retrouvé la vue et de pouvoir enfin apprendre comme les autres… À sa mort ensuite, Piaf n’aura pas d’obsèques religieuses, du fait d’une « situation irrégulière », comprenez « une vie dissolue ».
Il faut ajouter à ce triste constat une jolie histoire : des années auparavant, un prêtre marseillais ayant perdu toute joie de vivre et le sens de sa vocation partit se suicider. Mais au moment fatidique, il entendit une chanson de Piaf. Sa voix lui redonna raison, espérance et foi. Ils se rencontrèrent plus tard. Quand le 11 octobre 1963 (au lendemain du décès d’Édith Piaf, ndlr), ce prêtre comprit qu’aucune messe ne serait célébrée pour elle, il se rendit dans l’appartement parisien de l’artiste, dormit trois jours sur le canapé de l’entrée et pria près du corps.
Piaf a eu beaucoup d’épreuves dans sa vie. A-t-elle toujours gardé foi en Dieu ?
À la mort de Marcel Cerdan elle était désespérée : on fermait les fenêtres pour éviter qu’elle ne saute. C’est un prêtre italien de l’église Saint-Vincent-de-Paul de New York qui la sauvera du désespoir. Elle a donc eu des moments de doutes et simultanément pouvait dire : « Plus on a de souffrance, plus on a de joie », ou : « Mes peines, je remercie Dieu tous les jours de me les avoir données, ça me permet de goûter beaucoup de choses. »
Aurait-elle eu le même feu sur scène et la même existence pétrie d’espérance si elle n’avait pas eu la foi ?
Je ne crois pas. Sa foi était dans sa voix. Elle-même déclarait : « Si un jour je perdais la foi, je ne pourrais plus chanter. » Charles Dumont disait qu’elle construisait son art sur la générosité à partir de ses propres souffrances. Et elle transcendait toutes ses croix sur scène. Le miracle de Piaf est là.
Quand elle chantait devant 2 000 personnes, les 2 000 âmes étaient touchées. Certains voyaient même dans sa gestuelle une portée liturgique. Piaf n’a jamais caché sa foi et a chanté une quarantaine de chansons où elle parle de Dieu.
Elle a aussi montré une foi en actes, par son attention aux autres…
Dans les maisons de retraite, elle demandait qu’on lui montre les personnes les plus âgées et défavorisées et elle leur donnait de l’argent. Lors d’une tournée, elle est tombée en admiration devant une petite église, à Martel (Lot). Le curé, qui ne l’a pas reconnue, lui a lancé : « Ah vous aimez prier ! Regardez l’état de mes vitraux… » Piaf lui a répondu que la recette de sa tournée reviendrait à leur restauration. Elle a agi de même à Brive-la-Gaillarde.
À chaque fois, elle a demandé aux curés de ne pas dire de son vivant que les dons provenaient d’elle. Le 11 octobre 1963, donc, ces prêtres rassemblèrent leurs fidèles pour leur dévoiler l’identité de la généreuse donatrice.
À lire : Piaf, Un cri vers Dieu, de Pierre Fesquet, Salvator, 15,90 €.